Haut de gamme

Avant Guido d’Arezzo au 11e siècle, il fallait mémoriser les mélodies, parfois des années durant, pour que, à force de répétition, tout finisse par rentrer. Puis, le moine bénédictin d’Italie, théoricien de musique liturgique, crée la gamme, de gamma, troisième lettre de l’alphabet grec, pour désigner une suite de notes comprises dans l’intervalle d’une octave.

Cette première gamme comporte six notes issues de l’hymne à Saint-Jean-Baptiste, composée par Jean Diacre (720-799). Guido d’Arezzo les nomme arbitrairement, en détachant la première syllabe au début de chaque verset: « Ut queant laxi, Resonare fibris, Mira gestorum, Famuli tuorum, Solve polluti, Labii reatum, Sancte Iohannes ». Do, un emprunt à l’italien do, formé sur Domine, « Dieu » en latin, est attesté cinq siècles plus tard, en 1536, pour remplacer « ut », moins facile à énoncer en solfiant. Enfin, la septième note si est attestée au début du 17e siècle, d’après les initiales de Sancte Iohannes, « Saint-Jean », une idée du moine français Anselme de Flandres.

En français moderne, le mot conserve le sens ancien de « suite montante ou descendante de notes comprises dans une octave, suivant des intervalles déterminés »: chanter une gamme.

Il prend le sens d’« exercice pour acquérir une technique, une faculté » : faire ses gammes. Inspirée de la musique, la locution changer de gamme signifie « changer de ton, modifier sa manière de parler, d’agir. »

Par analogie, le mot se dit d’une succession, d’une série graduée: gamme de couleurs, gamme de sensations; spécialement dans le commerce: gamme de produits, gamme de formats, gamme de services, haut de gamme, bas de gamme, « biens de la plus haute qualité à bon marché ».

 

Devoir

Quelle croix fut choisie comme insigne du parti national-socialiste allemand, puis emblème de l’Allemagne nazie?

Réponse

Gamma est la troisième lettre de l’alphabet grec. En coudant les branches de sa forme majuscule, « Γ », on obtient la croix gammée aussi appelée svastika ou swastika, mot sanskrit signifiant… « de bon augure ».

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